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 Le salopard au blouson noir (P.V Pandore)

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Elias Sloane
Elias Sloane
membre □ Suddenly, staring at nothing, I see it. All is gradual.

RAGOTS : 77
ARRIVE(E) LE : 06/09/2017
POINTS : 66

Le salopard au blouson noir (P.V Pandore) Empty
MessageSujet: Le salopard au blouson noir (P.V Pandore)   Le salopard au blouson noir (P.V Pandore) Icon_minitimeSam 9 Sep - 15:35



Too much for you Pandore & Elias Le Broderick Mall pour faire les courses c'est pas vraiment ce que l'on peut appeler une tasse de thé. Et le thé vendu là bas est à l'origine de l'Ice Tea et de son gras. Le genre de gras qui engraisse l'américain moyen et engraisse à côté le compte en banque d'un PDG qui était lui-même fils de l'ancien PDG.    Non. Le Kash 'n Karry est très bien. Petit, avec tout ce qu'il vous faut pour subsister; malgré l'étagère de snacks baveux et biens mous en été, juste à côté de la caisse enregistreuse. J'ai passé les portes coulissantes avec mon sac, sous le regard suspicieux de deux vieilles habituées qui dirait-on ne se sont toujours pas faites au fait qu'un homme en moto et blouson vienne acheter ce qui couvrira un de ses besoin primaires dans un si petit commerce. Elles doivent croire qu'il s'agit à chaque fois d'un cambriolage. Elles doivent vraiment s'emmerder. Ou trop rajeunir dans leur tête pour avoir une notion équilibrée de leur environnement.
Ça fait pitié.
Qu'elles crèvent. Histoire que je puisse peut-être récupérer leur maison.
Investissement

"Bonjour.
- Bonjour."
Le caissier me sourit. Lui sait que je suis un habitué. Et que je suis clean. Enfin selon lui je suis clean, vu que j'ai réglé sa bagnole gratuitement. J'avance ensuite entre les allées, me prenant une conserve de raviolis au boeuf et légumes, les soirs où j'ai la flemme de me faire des toasts ou des baguettes grillées. J'avance encore pour prendre du tabasco. Tout est meilleur quand c'est piquant. C'est là qu'un des collègues de boulot en profite pour me taper l'épaule, alors que je regarde avec une certaine admiration la fiole qui va animer ma gorge de ses douceurs. Je manque presque d'avaler ma salive de travers, mais je reste zen.
"Eh, Elias. Content de te revoir après la cuite d'avant hier. T'as toujours l'air aussi frais. et il me serre la main.
- Tu sais ce qu'on dit. Bouche non baisée garde sa fraîcheur. Salut Gary."
Il éclate de son rire gras, me tapant à nouveau l'épaule. Fortement. Là, je lâche un souffle avant de me masser l'articulation.
"T'es vraiment trop con. T'as du temps pour un brin de causette sur le tu sais ..."
Le "tu sais" de Gary. Aussi élégant qu'un pachyderme sautant sur un lac gelé. Je lève les yeux au plafond, regarde autour pour voir si personne n'a entendu.
"Ça continue. Je ne sais vraiment pas quoi faire.
- Essaie d'en consulter un autre ?"
- Mais je peux pas mec. Sinon je me fais griller. Et toi aussi vu que tu m'aides dans ce truc."
Pour info, on parle d'hémorroïdes. Gary en a. Avec un autre du garage on a eu la malchance de le soutenir jusque chez lui. Et avoir du sang sur les mains. Littéralement. Si vous pensiez à autre chose, Gary il sait rien du trafic. Il est trop con et plein d'hémorroïdes pour s'occuper de ça. Je hoche la tête, mains dans les poches et un peu plus nerveux. Je le fixe enfin, après deux passages de ma langue dans l'intérieur des joues et des lèvres. Il recule un peu son visage, pris par surprise par le soudain rapprochement de mon visage, et de mes yeux écarquillés.
"Ton médecin, c'est une tanche. Tu le sais non ?
- J'sais mais c'est comme toi avec ... oh merde." chuchote-t-il.
- Alors tu ... quoi.
- La meuf qui cherchait ton blouson au bar ya une semaine environ."
Je pivote légèrement la tête pour voir qui il pointe avec son gros doigt sans aucune discrétion. Heureusement, elle est de dos. Mais je me souviens parfaitement, en détail, de son dos. Et de ses formes. Logique. Madame Vomi. Madame soutenue par le comité des poteaux de sortie de bar. Sur le moment, je ne souris pas en coin, à la fois médusé, soudainement piqué par de l'adrénaline et avec l'envie d'enlever le blouson et le fourrer dans mon sac. D'ailleurs je le fais de suite en m'en allant avec Gary dans une autre allée.
Lui il se casse en bon couard qu'il est en disant qu'on reparlerait du "problème" plus tard.
Moi, je reviens dans l'allée où est la miss. J'avance, je continue mes courses comme si de rien n'était en prenant en main un bocal de cornichons. Et je me lance.

"Ce qu'il y a de bien avec l'inflation, c'est que quand on a vingt dollars,
on en ressort plus vite qu'il y a un an."

Je sais. Je suis fou de l'aborder. Mais vu qu'elle a l'air un peu paumée et qu'elle ne sait pas à quoi je ressemble, j'en profite. Ça me permettra peut-être de brouiller les pistes à la longue. Je lui souris, passant une main derrière ma nuque, gêné, la boîte de cornichons dans l'autre main.
"Tu me semblais un peu perdue alors ..."
J'ai décidé de t'aborder pour que tu me rayes de ta liste de recherches. Je suis un génie.
Ou un salaud. Oui, un salaud. Le père aime m'appeler comme ça. Salopard.

© Justayne
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