► ton pseudo/prénom. princesse Leia, ou Léa    ► pv, scénario, inventé ? demoiselle inventée ► COMMENT AS-TU TROUVÉ JOD ? partenariat avec un autre forum, je connais bien une des admins ► et t'en penses quoi ?esthétiquement, il est juste génial et j'adore le concept    ► des trucs à ajouter/améliorer ? hâte de découvrir votre univers.  

Les projecteurs sont rivés sur toi. La chaleur de l’opéra est à couper le souffle mais tu as déjà dansé dans des circonstances bien pires. L’entrainement que l’on t’a prodigué est sans faille et doit te permettre de te hisser au plus haut. Madame Olga te la toujours dit. « Une danseuse n’est pas née pour se plaindre, elle est née pour danser. » Et c’est ce que tu as toujours fait, danser. Tu danses comme si ta vie en dépendait. Tu danses comme si le souffle te manquait et que tu cherchais la dernière nuance d’oxygène sur terre. Ta danse est raffinée, décousue, sauvage, animée par une rage que personne ne te connaît dans la vie de tous les jours. On te compare à un diamant brut qu’il ne faudrait tailler pour rien au monde. Ta fougue c’est ton adrénaline, ta vie. Cette hargne dans tes yeux parviendrait à renverser des montagnes. Chaque partie de ton corps danse. Tes mains épousent chaque courbe de tes bras qui eux même s’accordent parfaitement avec ton corps sculpté à la perfection. Tes chaussons sont greffés à tes pieds comme s’ils étaient une partie intégrante de toi. Tu éblouies à chaque pointe effectuée. Tu ensorcèles à chaque sourire décroché. Tout le monde pense que tu contrôles à la perfection : ils ont tords. Ce qui te caractérise, c’est ton laisser aller. C’est d’ailleurs ce que tu vas leur montrer ce soir. Ce soir tu vas danser. Tu es au sommet de ton art. C’est le Lac des Cygnes qui se produit et tu en es la danseuse phare. Ton interprétation du cygne blanc illustre à merveille ta poésie, ta patiente et ta douceur. Celle du cygne noir est tout aussi impressionnante, elle illustre le pouvoir que tu exerces sur la danse et celui qu’elle exerce sur toi. Elle illustre la haine qui peut t’habiter parfois, la hargne que tu mets dans chacune de tes actions. Tu es un tout. Ce soir, c’est ton soir et tu n’attends plus qu’à entrer sur scène.
Acte I scène 2 – tes pointes sont d’une minutie incroyable. Tu ne tournes pas les yeux vers madame Olga mais tu sens son regard fier dans ton dos. Tes parents ne sont pas dans la salle mais tu sais que dès demain ils en entendront parler et se diront que peut-être ils auraient dû y croire. Toi tu y as cru et ton souhait le plus cher s’est réalisé.
A chaque sortie de scène, le public semble conquis. Il ne reste plus que la fameuse scène de la mort du cygne et tu auras droit à une ovation, soit en certaine. C’est ta scène préférée. C’est une scène remplie de confusion, de rage de vivre et de détermination. Si tu ne devais jouer qu’une scène toute ta vie, ce serait elle. Si seulement tu savais qu’après un enchaînement parfait tu allais te briser la jambe tu trouverais ta réflexion bien amusante.
Vient le moment où le cygne s’apprête à émettre son dernier souffle…Tu vis le moment, tes yeux sont clos. Tu ressens chaque aile qui se déploie et se replie sur les battements de ton cœur. Tu ne remarques pas qu’un projecteur s’est maladroitement déplacé dans ta direction. Tes yeux s’ouvrent alors et la lumière t’aveugle. Une demi-seconde d’inattention te pousse à te décaler d’un demi-centimètre, certainement un demi-centimètre de trop. Tout s’enchaîne à une vitesse folle par la suite. Tes chaussons semblent se détacher du reste de ton corps. Ils glissent et là tu sens tout ton corps t'abandonner. Il y a un matelas pour parer la chute du cygne caché aux yeux du public seulement ta panique n’en est que plus grande. Tu as effectué cette chute du cygne des milliers de fois. Tu connais la position du matelas au µmètre près et ce qui est certain c’est que tu ne t’apprêtes pas à tomber sur ce dernier. La chute ne dure que quelques secondes seulement toi tu as l’impression qu’elle dure des heures. Tu vois ta carrière s’éteindre à petit feu alors que ta jambe se brise sur les derniers accords de l’orchestre. Tu as seulement 21 ans, Joy. Mais tu n’es plus la danse.

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