« Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres, Et son crâne, de fleurs artistement coiffé, Oscille mollement sur ses frêles vertèbres. Ô charme d'un néant follement attifé. » (@(Charles Baudelaire , Les Fleurs du Mal (1857), XCVII - Danse macabre ) // beerus)
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☆ Milo & Ezio ☆
Autour de toi s'agitent les corps , quelques silhouettes filiformes dont les traits te semblent étrangement lointains. Tes sens sont emmêlés. Et même si tu ne perçois plus l'endroit dans lequel tu te trouves. Tes doigts, eux, savent parfaitement retrouver le chemin de ton verre ; l'énième d'une longue série. Petit pantin désarticulé, le verre arrive mécaniquement jusqu'à tes lèvres. La conséquence même d'une habitude, d'une déchéance progressive de ton être. D'ailleurs, la raison même de ta venue ici t'es inconnue. T'ignores pourquoi tu t'es aventuré là, au milieu de toutes ces âmes en peine. Probablement parce que quelque chose a dérapé ou bien parce qu'un souvenir indésirable s'est immiscé en ton esprit. Alors, forcément tu t'es arrêté là, au coeur du vacarme. Un temps nécessaire pour consumer d'avantage ton être. Des alcools ingurgités, des mélanges aux substances divergentes, et ton esprit au bord du gouffre. Il vacille, encore , un peu plus à chaque instant. Et toi, ça, tu ne t'en rends même plus compte. Les formes sont floues, elles le sont souvent une fois la nuit tombée. Et alors que tu te meurs dans un coin, un coude vient percuté violemment ton torse. Le geste d'un ignare autant alcoolisé que tu peux l'être à cet instant précis. La violence du choc associée à l'alcool te fait soudainement perdre pieds. Tu gueules une injure, des consonances italiennes s'envolent dans l'air. ça tonne, suffisamment fort pour alerter les vigiles. Mais ça, tu t'en moques. Toi, t'es déjà rentré dans l'tas. T'as foncé tête baissée sans prendre en considération la moindre de ses petites excuses. Une réaction démesurée et ton corps parti un peu plus dans la dérive. Quelques pas chancelants et tes poings qui foncent dans le vide. Habituellement dotè de tout ton esprit tu l'aurais probablement eu. Mais là, en tant que vulgaire petit pantin désarticulé c'est toi qui tombe. Un coup dans l'arcade et le vacarme tonne en toi. Le pathétisme à l'état brut, la représentation réelle d'un homme bouffé par l'alcool.
Milo Vincenzo
membre □ Suddenly, staring at nothing, I see it. All is gradual.
Sujet: Re: « FIRE MEET GASOLINE. » (ezlo) Sam 16 Sep - 21:08
« Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres, Et son crâne, de fleurs artistement coiffé, Oscille mollement sur ses frêles vertèbres. Ô charme d'un néant follement attifé. » (@(Charles Baudelaire , Les Fleurs du Mal (1857), XCVII - Danse macabre ) // beerus)
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☆ Milo & Ezio ☆
la famille, ça craint, clairement. surtout lorsqu'ça t'emmerde à une heure et demie du mat'. une nuit où tu bosse aux urgences. après avoir reçu l'fameux coup de téléphone d'un pote - pas si surprenant que ça - t'avais dû faire les yeux doux à Leah pour qu'elle accepte de te couvrir. du moins, l'temps de botter quelques paires de fesses, et de revenir fissa. sans réellement réaliser, tu t'retrouves paumé au milieu de Madison Hll, les doigts congelés, ton uniforme dégueulasse et ta veste en cuir sur le dos. l'envie naissante d'étrangler le plus-vraiment-gosse te tiraille, d'plus en plus. c'est la frénésie du vendredi soir en ville, et c'est en râlant que tu t'frayes un chemin parmi la foule alcoolisée. des rires gras et des cris hystériques explosent à tes oreilles, alors qu'ta tête tourne violemment. la rue t'sembles être sens dessus dessous. p'tain de migraine. tu cherches le bar où ton frère aime particulièrement s'foutre la tête à l'envers. ce p'tit con. tu croises une adolescente entrain de dégueuler son déjeuner sur le trottoir, trois mecs qui s'passent un joint en sifflant les minettes et une nana qui traîne la carcasse d'un vioc dans son sillage, avant d'atterrir devant la façade décrépie de l'établissement. génial. les éclats de voix te parviennent avant même que t'ouvres la porte. forcément, c'est le bordel. comment ça pourrait être autrement, sachant ce p'tit con à l'intérieur du bar ? t'as du mal à comprendre d'où vient cette agitation furieuse, jusqu'à ce que tu vois l'poing d'un mec s'écraser sur le visage d'Ezio. et là, tu vois rouge, rouge vermeil, parce qu'on touche pas à ta famille, même si elle craint. tu réfléchis pas, trop impulsif pour ça, et tu lui envoies une droite bien placée. surpris, il titube et atterrit pitoyablement sur l'sol. tu devrais t'casser avant que je défigure ton joli minois, tu craches à l'intention du quadragénaire. toujours aussi dramatique. tu lances un regard entendu au barman - un ami, et tu te tournes vers ton p'tit frère, toujours affalé sur le lino, d'une manière que tu qualifierais presque d'artistique. il a l'air tellement imbibé d'alcool que tu te demandes comment il peut être encore conscient. 'faut dire que les Vincenzo ont un taux de tolérance à l'alcool plutôt élevé, à force de gueules de bois et d'entraînements intensifs. faut dire aussi qu'affronter une d'ces réunions familiales italiennes sans vodka dans l'sang c'était suicidaire. t'ignores royalement les vigiles et l'aut' pauvre type, et avec un long soupir, tu aides Ezio à se lever et tu l'forces à s'asseoir sur une des chaises. qu'est ce t'as encore foutu, schifozzo ?