Sujet: The writer & the warrior (Christopher) Dim 17 Sep - 23:04
The writer & the warrior
Feat. Christopher
Je ne saurais expliquer pourquoi ces cauchemars me hantent. Pourquoi ils ne cessent de me réveiller la nuit, de faire tremper mes propres draps dans une sueur froide. Mes pupilles dillatées qui fixent sans cesse le plafond. Mon coeur qui bat la chamade, comme s'il voulait sortir de ma poitrine. J'ai aimé et j'aime encore travailler pour l'Armée, mais il y a des jours où j'ai beaucoup de difficulté à concevoir la réalité du passé. Là où les tirs m'ont touchés. Là où les bombes ont explosées et ont tuées d'inombrables personnes. Des enfants qui sont morts devant mes yeux. Le courage que cela m'a pris pour avancer et attraper mon arme à nouveau. Le contrôle que j'ai sur moi-même afin de contrôler ma respiration et d'avoir pu tiré sur de très longues distances après ce coup. Mes paupières papillonnent plusieurs secondes. Je reprends le contact de la réalité. Mes yeux bougent un peu sur la gauche alors que je prends conscience que je suis dehors, les cllés à la main. Depuis combien de temps suis-je là, plantée sur place? Combien de minutes s'étaient écoulées? Je secoue la tête, visiblement bouleversée par cette absence..
Je me mets derrière le volant de ma voiture et le moteur vient doucement à ronronner. Je quitte ma maison afin de me diriger vers le centre-ville où j'aime bien trouver le bar Le Austins afin d'aller boire quelques verres. Je dois avouer que j'ai un petit problème avec la bouteille puisqu'elle m'aide à noyer mes soucis, mes pensées et surtout à m'endormir très rapidement, oubliant les coups de fusil, toutes ces scènes macabres qui ne cessent d'apparaître dans mon esprit. Je suis tout simplement désemparée. L'alcool est un bon moyen - même si c'est mauvais pour la santé - à arranger un peu les choses. Je ne bois jamais lorsque je suis en service. Je ne veux mettre la vie de personne en danger et surtout de perdre mon boulot où on jetterait le mot DÉSHONNEUR sur mon nom. Je manque presque de brûler un feu rouge sur le chemin. Je soupire. Je frappe légèrement le cuir du volant, démontrant ainsi que j'étais bouleversée. J'avais bien hâte d'être rendue au bar afin de pouvoir relaxer avec un verre à la main.
Le reste du trajet se déroule sans encombres. Je me stationne calmement dans une place vide, même si elles sont plutôt rares à cette heure-ci. Il est aux alentours de vingt-trois heures lorsque je pousse les portes du pub. Je me dirige naturellement vers les hauts bancs qui sont devant le comptoir du barman. Il me repère rapidement du coin de l'oeil, m'affichant un charmant sourire alors que je me glisse sur le haut siège. Je lui commande un martini olive, ce qu'il s'empresse de faire alors que je mets l'argent sur le bois. Il le fait glisser, je l'attrape avec l'une de mes mains et je le porte à mes lèvres. Ce doux poison coule le long de mes lèvres jusqu'au fond de ma gorge. Je soupire après ma première gorgée. Non loin de moi, j'ignore qu'un homme a remarqué l'un des impacts de balle qui est sur mon bras. J'ignore qui il est. Ce qu'il fait dans la vie. Je ne sais même pas qu'il me regarde, mais dans un bar... On a toujours l'impression que quelque nous observe, n'est-ce pas? Pour une femme, c'est encore pire, croyez-moi.