► ton pseudo/prénom. nothing fancy, aka jess’. ► pv, scénario, inventé ? pré-lien familial de reese wheeler (ici). ► comment as-tu trouvé JoD ? par le biais d’une publicité sur fb. ► et t’en penses quoi ? il est super cute et j’adore le principe des to dream list – il faudrait trop en faire une, irl. ► des trucs à ajouter/améliorer ? je n’ai pas encore assez découvert le forum pour répondre à cette question, sorry. mais je n’hésiterai pas si j’ai des remarques.

“ Reese,

J’ai piqué un vieux carnet dans le bureau à Papa. Je voulais t’écrire un mot. Je le cacherai dans l’arbre du jardin. Le petit trou. J’espère que tu pourras le trouver.
Tu sais où est la maison ? Tu nous rejoins bientôt ?
Papa, il dit que tu ne reviendras pas. Que tu ne reviendras plus. Mais il a tort. Je ne le crois pas, moi, Papa. Je ne le crois pas. Je sais que tu reviendras.

En revenant, pense à ramener tes jouets. Il y en a pas beaucoup, ici. Je m’ennuie un peu. J’ai personne à embêter maintenant.
Retrouve-nous vite. Je te laisse l’adresse : la grande rue après l’arbre à fleurs, au coin juste en face de la maison bleue. La quatrième boîte aux lettres verte. Tu vas vite trouver, hein ?

Bisous.

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“ Reese,

J’ai encore demandé à Papa quand tu allais rentrer à la nouvelle maison. J’ai demandé si on devait pas aller te chercher parce que peut-être tu t’étais perdu en chemin.
Papa, il a pleuré. Un peu. Il a dit que tu reviendrais pas, encore. Alors je me suis énervée. J’ai crié. Il veut pas comprendre, Papa. Il veut pas comprendre que tu reviendras.

J’ai laissé mon petit mot dans l’arbre, comme l’autre. L’autre, tu l’as pas encore récupéré. Reese, qu’est-ce que tu fais ? T’es où, d’abord ?
Pourquoi tu as pas récupéré le mot ? Pourquoi tu viens pas ? Pourquoi t’es pas là ?

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“ Reese,

Papa, il a dit que je devais plus dire ton prénom. Il m’a interdit de dire ‘Reese’ dans la maison. Mais moi, j’ai envie de le dire. J’ai envie de dire ton prénom. Pourquoi Papa, il veut plus que je dise ton prénom ? C’est bête, je trouve.
Papa, il est bête de toute façon. Il m’a racheté plein de jouets hier mais je lui ai dit que c’était pas la peine : tu vas bientôt ramener les tiens de toute façon.

Et t’as toujours pas récupéré mes petits mots. T’es nul ou quoi ? Tu m’aimes plus ? C’est pour ça que tu reviens pas, que Papa veut plus parler de toi ?
T’es nul.

Mais je laisserai quand même mon petit mot dans l’arbre, comme les autres.
Peut-être que tu sais pas lire. C’est pour ça que tu reviens pas. Attends, je vais te faire un dessin du chemin. Tu verras, c’est facile.

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“ Reese,

J’ai fait un cauchemar. Il fait encore nuit et j’ai peur. J’ai très peur. Je crois que Papa m’a pas entendue.
J’ai fait un cauchemar. Alors j’ai allumé ma petite lumière rose – tu sais comme celle que j’avais dans ma chambre. Il y avait des cris. Beaucoup de cris.
Il y avait beaucoup de lumière.

Pourquoi t’es toujours pas là ? J’aurais bien voulu que tu dormes avec moi. J’ai pas envie que tu meures dans un feu comme dans mon rêve.

Arrive vite.

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“ Mon cher Reese,

J’ai retrouvé ce matin tous les petits mots que j’ai déposés dans le tronc d’arbre du jardin. Je crois que je les avais oubliés depuis le temps. Ça doit faire cinq ans qu’ils attendent là, cachés, que tu viennes enfin les chercher.
Papa a découvert un jour que je t’écrivais. Il n’a jamais su où je laissais les mots mais il m’a confisqué mon carnet et m’a interdit de t’écrire à nouveau, me répétant que tu étais mort et que ça ne servait à rien.

À l’époque, je ne comprenais pas. Je ne voulais pas comprendre que tu ne reviendrais pas. Alors j’ai continué de t’écrire, plusieurs fois, mais Papa me surveillait d’un peu trop près et tous mes petits mots sont partis dans le feu de cheminée. J’étais lasse de t’écrire sans pouvoir te donner mes lettres, donc j’ai arrêté. Et puis j’ai grandi.
Et puis j’ai compris.

J’ai compris que mes cauchemars n’étaient rien d’autre que la réalité. J’ai compris que mes cauchemars étaient là pour me raconter ce qu’il s’était passé. Tu étais mort dans cet incendie. Tu étais mort ; tu étais parti.
J’ai beaucoup pleuré. J’ai hurlé aussi. Il m’a fallu du temps pour le comprendre mais la réalité était douloureuse.

Je ne sais pas pourquoi je t’écris tout ça. Tu ne le verras jamais. Je n’aurai jamais de réponse. Tout ça ne sert à rien sinon à rouvrir des blessures qui ne sont pas encore tout à fait fermées. Mais je crois que ça me fait du bien de te parler même si tu ne me répondras jamais. Je me sens seule à la maison. C’est vide, à la maison.
Je crois que tu l’aurais aimée. Elle a de jolis volets bleus – Papa les a repeints l’été dernier. Et puis tu verrais ma chambre : elle est grande, j’ai aussi un grand lit. Des posters aux murs. Il ne manque que des photos de toi, de Maman. Mais Papa a tout jeté je crois. Ou alors il a tout caché pour éviter que je ne tombe dessus. J’aurais aimé avoir une photo de toi à emporter avec moi. J’ai essayé de te dessiner mais je ne suis pas très douée. Ça ne te ressemblait pas tellement, je crois.
Le soir, avant de m’endormir, je me force à retrouver ton image pour ne pas t’oublier. Et parfois, j’hésite entre le vert et le bleu pour la couleur de tes yeux et ça me fait paniquer. Et je me mets à pleurer.

Je ne veux pas t’oublier.
Je suis désolée de t’oublier.

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“ Mon cher Reese,

Papa a une petite-amie. Elle s’appelle Carole. Elle est belle, je crois. Tu ne l’apprécierais pas – elle est blonde. Elle a un rire étrange, cela dit. Mais elle est gentille. Enfin je suppose qu’elle se force à être gentille avec moi puisque je suis la fille de son mec.
Je ne parle pas trop quand elle est là. J’essaye de rester dans ma chambre au maximum.

C’est son fils qui vient m’emmerder. Il se croit tout permis, ce crétin. Il a dit un jour qu’il faudrait que je l’appelle ‘frère’ et je l’ai giflé. Papa a commencé à hurler, à dire que c’était inadmissible alors je suis partie pour le reste de la journée. J’ai traîné dans les rues de la ville, j’ai mangé une glace et un hamburger. C’est Carole qui m’a retrouvée. Elle a essayé d’être gentille avec moi, elle a même dit qu’elle comprenait pourquoi j’avais giflé son fils. Mais je sais bien qu’elle le pensait pas.
Elle veut juste que je l’aime bien parce qu’elle est avec Papa. Mais moi, je ne veux pas l’aimer. Je ne veux pas d’elle dans ma famille.

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“ Mon Reese,

Papa s’est marié.
Cette nuit, j’ai pleuré.

Je crois qu’il vous a oubliés.

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“ Mon Reese,

J’ai déménagé. J’ai quitté cette maison où je commençais à étouffer. Heureusement que j’ai pu faire des études loin – je pouvais passer le plus de temps possible éloignée d’eux. Je devais tout de même rentrer pour les vacances scolaires et jouer à la petite famille recomposée.
Et ce n’était pas si mal, même si ça ne ressemblait en rien à ce que j’aurais désiré.

Les fêtes, c’est toujours un peu difficile pour moi. Parce que je pense à toi.

Mais au moins, maintenant, je peux continuer de t’écrire comme je le veux, sans avoir besoin de me cacher. J’ai acheté une jolie boîte en bois, décorée. Elle est superbe. J’y range mes petits mots, mes lettres. Je crois que, cette boîte, c’est le bien le plus précieux que je possède.

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“ Mon Super Reese,

Devine quoi ? J’ai ouvert ma boutique !
J’ai ouvert ma propre boutique de fleurs ! Elle est magnifique, elle est superbe ! Elle est…

C’est génial, si tu savais. J’ai tellement hâte que le monde la découvre. Bon, peut-être pas le monde. La ville, en tout cas.

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“ Reese,

Tes traits s’effacent peu à peu de ma mémoire et cela m’effraie. Je n’arrive plus à me souvenir du dessin de ta bouche ou de la mélodie de ton rire. Je n’arrive plus à me souvenir de ton odeur quand je te serrais dans mes bras.
Petit frère, je crois que cette fois tu t’en vas. Pour de bon.

Mais moi, je ne suis pas prête à te laisser partir loin de moi.