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| I think I made you up inside my head [Leevi] | |
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| Sujet: I think I made you up inside my head [Leevi] Sam 19 Aoû - 16:07 | |
| I think I made you up inside my head "I dreamed that you bewitched me into bed And sung me moon-struck, kissed me quite insane. " - Sylvia Plath. T'as pas les moyens d'être ici. De payer cinq dollars pour un foutu café noir. Tu les as jamais eu. Tu sais pas vraiment pourquoi tu t'es assise ici la dernière fois, ton gobelet au prénom mal orthographié entre les mains. Ashtrée. Tu sais pas vraiment non plus ce que t'es venue faire là aujourd'hui. Enfin si, tu sais, mais tu peux pas t'empêcher de te demander si c'est vraiment une bonne idée. Machinalement, mécaniquement, comme à ton habitude tu remues ton café avec le bâtonnet en bois que t'as réclamé au barista, ton recueil de poèmes entre les mains.
Tu as beau l'avoir lu mille fois déjà, tu ne te lasses pas des vers parfois étranges et souvent incompris des novices, de Sylvia Plath. T'as mis du temps à apprécier son style, à comprendre ses allusions. Ses poèmes ne te plaisent pas tous mais tu trouves du réconfort dans ceux qui te parlent. Comme cette Mad Girl's Love Song que tes yeux parcourent à cet instant. I fancied you'd return the way you said. Tu lèves les yeux de ton livre, jette à oeil à l'horloge sur ton téléphone. Vingt minutes de retard. C'est pourtant lui qui as suggéré l'idée de vous retrouver ici, même jour, même heure. Une moue sur les lèvres, tu déglutis un peu déçue malgré toi et prend une gorgée de café. Tu traites le mal par le mal, l'amertume par l'amertume puis tu retournes à ta lecture même si tu es, et ce depuis bien longtemps, capable de réciter ce poème sans avoir réellement à en lire les mots sur les pages défraichies de ton livre. But I grow old and I forget your name.. Tu n'as pas oublié toi, ni ce rendez-vous, ni son nom. Leevi. Original, tout comme t'es apparu celui qui le porte, toi qui pensais qu'il était révolu, le temps où les gens osaient s'adresser à de parfaits inconnus, seulement parce que quelque chose chez eux les y avaient poussés. Il l'a fait pourtant, à ta grande surprise, pour ton plus grand plaisir. Puis il t'as fait promettre de revenir aujourd'hui même. Et tu as accepté, tu l'as cru, parce que son sourire aurait pu te faire croire n'importe quoi, te faire oublier jusqu'à ton propre prénom.Idiote.
Tu soupire alors que tes yeux parcourent la ligne suivante: I think I made you up inside my head. Tu commences à te poser la question toi aussi, à te demander si tu ne l'as pas imaginé. Si la folie qui te guète n'a pas créé cet inconnu de toute pièce, implanté dans ton esprit tortueux et torturé, le souvenir d'une conversation qui n'a jamais eu lieu. Cette idée te frustre, t'agace et tu reposes ton livre pour prendre une nouvelle gorgée de café et interroger l'horloge à nouveau. Vingt-cinq minutes. Cinq de plus et tu t'en vas, c'est décidé. |
| | | Leevi Wolf fondatrice ✏ golden are the bones of woe, their brilliance has no place to go. Some lamb.
RAGOTS : 1029 ARRIVE(E) LE : 24/10/2011 POINTS : 409 | Sujet: Re: I think I made you up inside my head [Leevi] Dim 20 Aoû - 0:38 | |
| made you up inside my head. “ft astrea ma douce . Il est en retard. Tu grognes, tu renâcles, t'as la rage au fond de toi. Il a toujours eu des airs de diva, mais le talent qui récompense ta patience. Alors tu restes, là, en bas de chez lui, tu attends son bon vouloir, tu demeures rien que pour le voir, et tu laisses derrière toi les passions qui t'animent, avec un mélange de regret et d'amertume. Le travail te tenaille, il est ton isoloir. Tu le vois enfin qui arrive, mains dans les poches, cernes jusqu'aux joues, tu n'attends pas d'excuse, tu sais qu'elles ne viendront pas, alors tu ravales ta fierté, et tu le laisses jouer la célébrité droguée. Il te fait rentrer, t'ornes ton visage de ton plus beau sourire, comme toujours. Cette mimique fichée sur la face, tu lui parles boulot, encore, encore, et quand il mime l'ignorance, tu feins l'indifférence. Il serait prêt à tout pour grappiller quelques sous, quand tu penses surtout à lancer sa carrière et à le faire briller dans ta lumière. Tu luttes dans le vide, tu te bats contre l'orage, t'es l'égal de zeus, tu ne choiras pas. L'échec n'est pas dans tes manières, toi tu vises l'extraordinaire.
Tu en ressors trente minutes après. Les yeux fatigués, la mine renfrognée, tu brûles d'un peu de repos bien mérité. Il est tard, trop tard, tu te doutes qu'elle s'est fait la malle, qu'elle s'est lassée d'attendre un fantôme. Tu tentes le coup quand même, pour voir, voir si elle aussi a capté cette chose dans ton regard. T'en oublies ta fatigue, tes rancœurs, les nœuds du spleen qui butinent tes épaules. T'enfourches ta bécane, t'as l'air tout droit sorti d'un film des sixties, et tu te rends au starbucks où elle t'attend, tu l'espère encore, patiemment. Dix minutes plus tard, tu arrives. T'as roulé comme un motard, t'as grillé quelques feux rouges, mais quand tu la vois, toute l'amertume de ce séjour disparaît en un éclair. Le sourire, à nouveau, trouve sa place préférée au coin de tes lèvres. Tu la lorgnes un peu de ton piédestal caché au fin fond du parking, tu la devines de côté, tu prends le risque d'être un peu plus en retard encore pour te délecter de son charme ravageur. Elle a ce bouquin dans les mains, ce même recueil qu'autrefois, que la première fois, tu souris de cette attention. Elle a l'air renfrognée, la bouche un peu pincée, mais elle est plus jolie encore quand elle semble énervée. Ses sourcils, un poil froncés, ornent ses yeux du bleu des îles. C'est ça, qui t'as marqué. Cette lumière d'intelligence, là, juste au fond de l'iris. Quand elle commence à se lever, sans doute pour s'en aller, tu te décides enfin à franchir les quelques pas qui te séparent d'elle. Trente minutes tout pile, un retard inexcusable. Tu cours, un peu, pour la rejoindre, tu cours et t'empares de son bras. “ Je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée pour ce retard. “ tu glisses, d'un ton qui - tu ignores encore pourquoi - pue la sincérité trop douce, trop tendre, trop tout, quoi. “ J'ai été retenu par le boulot, un connard de bassiste qui s'prend pour le roi du monde. “ T'as jamais su mentir, et elle saura lire dans la honte qui anime ton regard que tu dis vrai. Avec un peu de chance, même, te laissera-t-elle l'honneur de prendre quand même ce café en ton humble compagnie. Derrière ton dos, tu croises les doigts de ta main libre, et tu demandes, tout doucement, dans un murmure délicat, comme un enfant qu'on vient de punir : “ Dis, tu veux bien te rasseoir avec moi ? “
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| Sujet: Re: I think I made you up inside my head [Leevi] Dim 20 Aoû - 21:08 | |
| I think I made you up inside my head "I dreamed that you bewitched me into bed And sung me moon-struck, kissed me quite insane. " - Sylvia Plath. Jamais cinq minutes ne t’ont parues aussi longues. Tu peines à te concentrer sur ta lecture, relis plusieurs fois la même phrase. I think I made you up inside my head. Les sourcils légèrement froncés, les lèvres légèrement pincées, tu bouillonnes intérieurement, t’as horreur de perdre ton temps et ton argent. Tes yeux passent de l’encre sur le papier aux badauds qui t’entourent, et inversement, dans un va-et-vient étourdissant. I think I made you up inside my head. Tu glisses ton pouce entre les pages de ton livre comme si tu te souciais encore de perdre ta page et jette à nouveau un œil à ton téléphone. Encore trois minutes… Tu soupire, bruyamment, frustrée, agacée. Tu ne sais même pas pourquoi tu persistes à l’attendre. C’est comme courir après un mirage. T’as clairement inventé ce type, rêvé cette rencontre. T’as bêtement imaginé qu’il voudrait vraiment te revoir. Idiote
Tu patientes pourtant, parce que t’es pas du genre à laisser mourir l’espoir. C’est lui qui te fais vivre alors tu t’y accroches jusqu’à ce qu’à force de s’égrainer, le temps finisse par être écoulé. Lassée, déçue, tu lâches finalement prise. Dents serrées, tu te mords brièvement l’intérieur de la joue et inspire profondément avant de passer une langue humide sur tes lèvres pleines. Tu te décides enfin à te lever. Tu ranges ton livre dans ton tote-bag que tu glisses sur ton épaule nue et range ta chaise sous la table. Tes gestes sont rapides, saccadés, trahissent ta frustration et ta déception. Tu replaces une mèche de tes cheveux derrière ton oreille et croise le regard d’un type assis plus loin. Tu baisses les yeux et jettes quelques coups d’œils rapides autour de toi, gênée. T’as l’impression qu’ils te regardent tous, qu’ils te jugent. Qu’ils savent tous qu’on t’as royalement planté, laissée pour compte, oubliée. Abandonnée. Tu renifles légèrement pour chasser l’image de ton père qui vient de s’imposer dans ton esprit et tu te retournes pour récupérer ton gobelet sur la table. T’es agacée mais pas au point de gaspiller un café à peine entamé que t’as été assez stupide pour payer cinq dollars. T’en avale une gorgée et fait demi-tour pour te faufiler entre les tables de la terrasse quand une main chaude se referme sur ton poignet.
Tu sursautes légèrement. Dans son emballage en carton, ton café fait des vagues et tu te demandes si ce sont elles qui font tanguer ton cœur dans ta poitrine quand tu croises le regard désolé de Leevi. T’es tellement surprise que tu ne songes même pas à lui retirer ton bras. Peut-être parce que son contact te rassure légèrement sur ta santé mentale. Un mirage n’aurait pas la peau aussi chaude ou les doigts calleux. Un mirage serait parfait, ponctuel, jamais grossier et toujours d’accord avec toi… Ennuyeux. Lèvres légèrement entre-ouvertes, tes prunelles azurées rivées sur son visage, tu l’écoutes s’excuser milles fois et te demandes l’espace de quelques secondes si tu vas accepter de lui accorder ton pardon ou simplement partir sans dire un mot. T’es fâchée mais tu sens ta colère fondre comme neige au soleil quand il te demande de rester avec lui. Tu détourne les yeux un instant, te mord la lèvre inférieure et inspire une longue bouffée d’air que tu expires presque aussi vite. Vaincue. Tu t’en veux d’être aussi faible face à ce type que tu ne connais pas, mais t’affiche malgré tout un sourire au moment où tu t’apprêtes à rendre les armes. « Ok… Mais seulement parce que j’ai pas envie d’avoir attendu tout ce temps pour rien…. » Tu sais très bien que ça n’est qu’une piètre excuse. T’aurais pu avoir un peu de fierté et partir, mais quelque chose te pousse à rester. « Je commençais à croire que je t’avais imaginé… » Tu reproches malgré tout, un sourire habilement dissimulé au coin de tes lèvres.
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| | | Leevi Wolf fondatrice ✏ golden are the bones of woe, their brilliance has no place to go. Some lamb.
RAGOTS : 1029 ARRIVE(E) LE : 24/10/2011 POINTS : 409 | Sujet: Re: I think I made you up inside my head [Leevi] Mar 22 Aoû - 18:56 | |
| made you up inside my head. “ft astrea ma douce . T'as la peur au ventre, tu crains qu'elle ne s'en aille, ne s'éloigne, qu'elle claque les talons et franchisse cette limite invisible qui vous séparera à tout jamais, cette barrière amère qui symboliserait bien malgré toi les adieux d'une relation trop vite avortée, oubliée, perdue dans les limbes d'une étourderie détachée. Les secondes te paraissent des éternités. Elle se mord la lèvre inférieure, tu ignores ce que ça veut dire. Va-t-elle fuir, te laisser, t'abandonner face à ce café trop sucré, va-t-elle rester, t'honorer de sa présence, de sa divine prestance, du charme de ses yeux bleutés ? Puis, la fin, enfin. Le ok de l'abandon, le ok de ta victoire. Ça résonne comme la délivrance, tu souffles, tu respires à nouveau l'air pur de ton bonheur. Bonheur simple, bonheur rassuré, de ce bonheur qui étiole tes lèvres en un sourire exalté. Si les mots qui sortent de sa jolie bouche sentent néanmoins l'amertume à plein nez, tu ne l'écoutes plus vraiment, tout occupé que tu es à palpiter de gaieté. Elle reste. Elle reste, et toi tu illumines la journée du sourire franc d'un gamin euphorique, t'as le palpitant qui se calme après s'être trop emballé. Tu la dévores des yeux, elle sourit aussi, enfin, elle orne son doux visage d'une mimique apaisante, et tu constates à quel point elle est belle, plus belle encore que dans tes souvenirs. “ Je t'offre le café, pour me faire pardonner, et comme ça j'aurais mille fois l'occasion de te prouver que je suis bien réel, un vrai gamin certes en retard, mais en chair et en os. “ T'as toujours sur le visage ce sourire qui te donne dix ans de moins, ce sourire qui enflamme tes pupilles et fait vibrer tes lèvres carmins. Et tu la tiens toujours, la poupée, tu la tiens comme pour l'empêcher de partir, pour lui interdire de t'abandonner, d'une caresse délicate et légère. Et tu sens passer entre vous un tourbillon éphémère.
Tu la lâches, enfin. Ta main retrouve la fraîcheur de cette après-midi d'été où le vent - frais et vicié - vient tout chambouler. Tu tires une chaise pour lui permettre de s’asseoir, et t'installes face à elle. Une cigarette trouve bien vite le chemin de tes lèvres, et tu aspires, inspires, dévores, calmes de nicotine le boum boum exacerbé de ton petit cœur fatigué. Tu t'es trop dépêché, et le doute n'a pas aidé le vrombissement de ton palpitant. A nouveau plongé dans une douce sérénité, tu ornes sans cesse ton visage de ce sourire qui ne te lâche pas. Elle doit te prendre pour une folle, arrête, gamin. La petite voix résonne en toi, tu l'écartes d'un geste du bras. Et tu lèves ta main, te donnes en spectacle, récites ton texte du haut de ton piédestal. “ "I shut my eyes and all the world drops dead; I lift my lids and all is born again. “ Ta voix résonne dans le calme olympien de votre rendez-vous improvisé. J’ouvre les paupières et tout renaît. Elle ouvre les yeux, et te voilà, toi l'inconnu du café, le motard en retard, toi l'insolite être étrange qu'elle attend patiemment. Elle ouvre les yeux, et tu renais des cendres disséminées au quatre vents, loin, très loin au fin fond de ses espoirs. Tu le connais par cœur, ce poème, tu le dévores des yeux, il te parle quelque part, et quand tu as vu cette belle femme en proie à sa lecture, quand tu as lu le nom de sylvia plath s'étendre en lettres dorées sur la belle couverture du vieux grimoire, tu n'as pas pu t'empêcher de t'installer à ses côtés. “ Leevi. “ tu dis, en lui tendant ta main. La première fois, tu n'as même pas donné ton nom, elle t'a caché ses plus secrètes ambitions, vous ne savez rien l'un de l'autre sinon ce mystère qui plane quelque part dans l'air. Alors, comme pour te faire pardonner, tu lui offres ton nom sur un plateau doré, de cette voix musicale et envoûtante qui te caractérise. Leevi Ça résonne, quelque part, les lettres se détachent, et tu lui offres une part de toi.
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| Sujet: Re: I think I made you up inside my head [Leevi] Mar 22 Aoû - 22:17 | |
| I think I made you up inside my head "I dreamed that you bewitched me into bed And sung me moon-struck, kissed me quite insane. " - Sylvia Plath. T'as du mal à ne pas sourire toi aussi quand tu le vois exhiber ses dents avec tant de facilité. Tu te demandes l'espace d'un instant s'il lui est déjà arrivé de ne pas être heureux. Il respire la bonne humeur, transpire la joie et la gaieté. T'es incapable de rester de marbre face à un visage si expressif. Tu parviens encore moins à rester fâchée ou à lui en vouloir de t'avoir laissée attendre là aussi longtemps. Alors à ton tour, tu laisses tes lèvres s'étirer à leur guise, témoigner du plaisir que tu prends à partager enfin un peu de son temps. Tu montres pas tes dents toi Astrée. Plus depuis que t'as lu quelque part qu'une dame, une vraie, doit toujours garder une part de mystère. Toi t'es comme la Joconde, tu caches tes secrets à la commissure de tes lèvres, à l'endroit même où la Wendy de Carroll dissimulait son baiser.
Ta main dans la sienne, tu rends définitivement les armes quand il te propose de t'offrir un second café. Le tiens est déjà tiède, et tu as une sainte horreur du café froid. "Va pour le café alors...". Tu souris à nouveau, contaminée par cette façon qu'il a de toujours afficher un sourire. Pas un sourire de façade, pour le public. Non, il sourit avec les yeux, avec son coeur. T'aimes ça. T'aimerais pouvoir toi aussi, sourire un jour avec autant de sincérité. En attendant, tu te délectes du sien, éclatant. Tu l'admires à t'en bruler la rétine, jusqu'à graver son image sur ta cornée. Il est beau à se damner, et tu pourrais lui vendre ton âme sans qu'il ait à demander deux fois pour le voir sourire encore. Tu baisses les yeux sur cette pensée pendant qu'assis en face de toi il consume sa vie par le mauvais bout.
T'as horreur de la cigarette mais tu dis rien. Il peut pas savoir ce que t'évoque l'odeur du tabac froid. Personne ne sait. Personne ne doit savoir. Alors sans mot dire, tu te contente de l'observer à travers les volutes de la fumée qu'il expire jusqu'à ce qu'il te cite Sylvia Plath. Ton poème favoris. Tu crois le lui avoir dit, ou peut-être qu'il lit dans tes pensées. 'I think I made you up inside my head" Tu lui réponds dans un souffle. Ton regard pétille de malice et un sourire malicieux prend place sur tes lèvres qui s'entre-ouvrent légèrement de surprise lorsqu'il se présente. Leevi... Tu tends tes doigts fins dans sa direction et cette fois, tu n'es pas surprise par la chaleur de sa main lorsque ta peau rencontre la sienne. Tu prends ton temps pour lui rendre la poignée de main qu'il t'offre, comme si le toucher le rendait plus réel. Comme pour achever de te convaincre qu'il est bel et bien là en face de toi. Tu doutes pourtant d'être en mesure d'avoir imaginé un tel homme. Comme si ton cerveau dérangé n'était pas assez fantasque pour dessiner les contours d'un personnage aussi complexe. "Astrea" tu lui réponds, incertaine de lui avoir déjà précisé ton nom alors qu'il pourrait si facilement te le faire oublier.
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| | | Leevi Wolf fondatrice ✏ golden are the bones of woe, their brilliance has no place to go. Some lamb.
RAGOTS : 1029 ARRIVE(E) LE : 24/10/2011 POINTS : 409 | Sujet: Re: I think I made you up inside my head [Leevi] Mer 23 Aoû - 22:26 | |
| made you up inside my head. “ft astrea ma douce . Ses lèvres s'étirent sans laisser découvrir la blancheur de ses dents. Elle a cette mine réjouie qui te comble, mais ce quelque chose dans le regard que tu ne saurais décrire, cette ombre fugace qui trépasse au rythme de ses sourires. Elle a la vie dans les pupilles, les drames et les terreurs. Elle est jeune, la peau lisse et blanche d'un nouveau-né, mais l'existence et ses tourments étendent ses longues canines dans la chaleur de ses iris. Tu devines en fixant tes yeux dans les siens qu'elle n'a pas toujours été heureuse. Tu devines en la voyant qu'elle a connu le vrai malheur, celui qui fait diablement peur. T'aimerais d'un doigt enlever cette flamme de chagrin que tu vois brûler au fond de son âme. T'aimerais l'aider, l'épauler, être là pour la border, la bercer, t'aimerais ôter d'une caresse, d'un baiser tous les maux qu'elle contient dans la froideur d'un petit cœur. T'as toujours eu l'habitude d'imaginer l'existence des gens que tu rencontres : tu la vois désœuvrée, désemparée, bien trop tôt désenchantée. Tu la sens désespérée, tentant de le cacher en frôlant la vie armée de ses ouvrages. Tu la vois sage et sauvage, tu lis en elle la mélancolie d'un mirage. Alors tu veux glisser ta main dans son cœur, et réparer ses plaies et ses blessures à l'aide d'un peu de super-glu. En attendant, un café devrait suffire.
Vous commandez à peine quand elle poursuit le poème de Sylvia Plath que cela t'a inspiré. Tu pensais précisément à ce passage quand elle t'a avoué douter de ta réalité. Alors, un nouveau sourire ornant ton doux visage répond à la malice que tu devines dans ses yeux. A la fois désespérés et malicieux, tu ne parviens plus à cerner le tumulte qui les fais scintiller. Tu admires seulement leur beauté, sans y penser, comme si c'était une évidence. Comme si toute ta vie t'avais été fait pour te noyer dans l'eau bleutée de ses prunelles. Astrea. Elle glisse sa main dans la tienne, délicatement, tu sens la chaleur et la douceur de sa peau. Tu la dévores des yeux, sans le vouloir, sans le souhaiter. Astrea. Nom enchanté. Évocateur de mille poèmes, de mille rêves, de mille espoirs. Tu la dévores toujours, peut-être même plus intensément maintenant que son nom vole au dessus de toi et se perd au fil du temps. Tu la dévores pour ne pas oublier, pour toujours voir voler auprès de toi la chaleur de ce nom, de ce don. Alors, pour ne pas l'effrayer, ton regard se tourne sur la cigarette qui se consume dans le vent et sur laquelle tu en oublierais de tirer. Tu restes un petit moment comme ça, dans l'attente de graver cet instant au fond de ton esprit, d'en garder chaque seconde, chaque sensation, chaque émotion qui actuellement malmène ton cœur. Puis, tu plonges à nouveau ton regard dans le sien, et ta voix terrasse le silence qui s'était installé, majestueux, entre vos deux âmes. “ J'ai trente-et-un ans bien entamés mais l'âme d'un gamin qui s'émerveille d'un rien. J'ai le nom d'un loup, bien que je n'ai que peu de chose en commun avec lui. Je suis pas bien courageux, pas particulièrement féroce, et je ne hurle pas à la lune non plus, je préfère jouer pour les étoiles. J'ai fais de la musique, pendant longtemps, tout ça est derrière moi maintenant. J'ai peur des scorpions, mais je fuis jamais devant les araignées. J'ai une sainte horreur de l'art contemporain, en règle générale, je préfère l'art classique, celui qui figure, celui que j'affiche un peu partout sur les murs. J'aime beaucoup le café, et j'ai une foutue addiction à mon amie la nicotine. Mais au moins, j'ai jamais touché à la drogue - oh si, une fois à rome. “ Tu parles, Leevi, tu parles pour donner un sens à vos vies. Tu parles et tu te racontes, tu te figures, tu te représentes, tu lui dessines à travers les mots la personne qu'elle vient de rencontrer et avec qui elle partage un café. Tu lances ces clés quelque part, en priant pour qu'elle sache les saisir. Et quand tu te tais enfin pour laisser au silence la place qui lui est du, tu plonges ton regard amusé dans ses pupilles fatiguées. Et toi, qui es-tu ?
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| Sujet: Re: I think I made you up inside my head [Leevi] Sam 2 Sep - 10:02 | |
| I think I made you up inside my head "I dreamed that you bewitched me into bed And sung me moon-struck, kissed me quite insane. " - Sylvia Plath. Tu l’observes à la dérobée, comme si le regarder trop directement risquait de l’user ou de le faire disparaitre. Comme ces mirages qui quand on s’en rapproche finissent par s’évanouir. T’as toujours peur de l’avoir imaginé même si sa peau brulante contre la tienne t’assure du contraire. Too good to be true. C’est pas le genre de choses qui t’arrivent à toi Astrea, rencontrer un homme comme Leevi. Tu sens pourtant son regard inquisiteur sur toi. Cette sensation de picotement là où ses prunelles s’attardent sur ton visage, cherchent l’infini azuré des tiennes qui peinent à garder contact. C’est pourtant pas ton genre d’être intimidée, mais l’intensité avec laquelle il semble vivre, vibrer, t’effraie un peu, autant qu’elle t’attire.
Il ouvre la bouche pour te parler de lui et la tienne s’entrouvre elle aussi comme pour boire ses paroles. L’espace de quelques secondes, ton regard dérive jusqu’à la courbe de ses lèvres pleines qui s’agitent sous le flux ininterrompu des mots qui s’en échappent et tu te demandes ce que tu ressentirais, si tu allais t’abreuver directement à la source. Cueillir ses mots directement au bout de ses lèvres, sur la pointe de sa langue. Tu passes la tienne, humide, sur tes propres lèvres et t’oblige à relever les yeux vers les siens, attentive à chacune de ses paroles. T’as peur d’en rater ne serais-ce qu’une seule qui t’empêcherait de saisir toutes les nuances de cet homme. Son âge te surprend légèrement. Tu peines à croire qu’il puisse avoir dépassé trente ans quand son visage et son sourire te semblent encore si jeunes. A bien le regarder pourtant, tu aperçois les quelques rides autour de ses yeux et de ses lèvres qui trahissent une vie bien remplie et cette manie qu’il a de toujours sourire. Les yeux légèrement écarquillés, ton sourire se fait plus présent encore à chacune des révélations de Leevi Wolf sur sa personne, tu ris même, lorsqu’il t’assure ne pas hurler à la lune mais t’adoucie lorsqu’il t’avoue préférer jouer pour les étoiles. Tu admires la façon qu’il a de se dévoiler, sa facilité à jouer avec les mots et tu comprends mieux pourquoi lorsqu’il te confesse ses talents de musicien. Il te fascine tant que lorsqu’il cesse de te dessiner les contours de sa personne, tu restes muette quelques instants, encore suspendue à ses lèvres, comme si ta soif de connaissance à son sujet n’était pas épanchée. Tu reprends cependant bien vite tes esprits et laisse échapper un rire léger. « Ravie de faire ta connaissance, à nouveau, Leevi Wolf » Tu susurres tes iris malicieuses plongées dans les siennes. « J’ai peur qu’il n’y ait pas autant de choses à dire sur moi… » Tu préfères tempérer. Parce que tu n’es pas de ceux qui se dévoilent facilement. Tu admires ceux qui, comme lui, transparents, n’ont rien à cacher. Toi en revanches, tu es pleine de secrets. Des secrets que tu n’es pas prête à lui révéler, par peur d’égratigner l’image qu’il pourrait se faire de toi. T’as envie qu’il continue à te regarder avec le même intérêt que tu lis dans son regard, pas qu’il te prenne en pitié. « J’ai vingt-cinq ans » et plus vraiment le temps de m’émerveiller d’un rien. « J’étudies la poésie comme tu l’auras sans doute compris… J’abreuve quelques alcooliques anonymes plusieurs soirs par semaine dans un petit bar de cette charmante ville. Je n’ai jamais vu Rome, ni aucune autre grande ville d’une quelconque importance. J’ai peur des scorpions ET des araignées et des insectes volants à l’exception des papillons. J’aime l’art quand il me parle quelle que soit son époque. Je partage ton amour du café mais je ne fume pas et je ne bois pas… En réalité, je suis une fille mortellement ennuyeuse… » Tu souris, faussement désolée de ne lui servir que des troncs communs, un morceau de frein à ronger, de ne faire que rebondir sur ses propres paroles. « Oh, et j’ai horreur du gâteau au chocolat. » C’est une révélation déjà plus personnelle bien qu’elle puisse passer aisément inaperçue, paraitre aussi banale que les précédentes. Elle parle de toi pourtant bien plus que tes confessions précédentes. De toi, et de Simone, de Trévor et de cette maladie qui te guète, tapie dans l’ombre. Parce que t’as peur toi aussi Astrea, de te mettre un jour à cuisiner des gâteaux au chocolat pour te faire pardonner.
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| | | Leevi Wolf fondatrice ✏ golden are the bones of woe, their brilliance has no place to go. Some lamb.
RAGOTS : 1029 ARRIVE(E) LE : 24/10/2011 POINTS : 409 | Sujet: Re: I think I made you up inside my head [Leevi] Jeu 7 Sep - 1:28 | |
| i made you up inside my head “ft astrea, ma douce ” Elle est divine, avec sa bouche entrouverte, elle te regarde comme si elle te dévorait tout entier à mesure que tu parles, et tu persistes, signes, tu continues, tu ne t'arrêtes plus de noyer de paroles inutiles le calme de votre entrevue. Ce n'est pas qu'une présentation de toi que tu lui offres sur un plateau doré, c'est tout ce qui t'a forgé au fil de ton histoire, dans chaque aléa de la vie. Tu parles pas de nicola, tu éloignes de vous les éléments maussades qui feraient bondir ton cœur et t'hérisser à contrecœur ; mais tu lui livres ton être, leevi, tu t'abandonnes à cette inconnu dont tu ne connais que la silhouette svelte et le regard interrogateur. T'as presque l'impression de ne pas avoir peur. Pourtant, tout au fond de toi, il y a cette voix qui te susurre, malicieuse, tais-toi, leevi, tu fais quoi, là ? ça t'servira à quoi ? t'as toujours été lâché, oublié, jeté en arrière comme une chaussette esseulée, et t'espères qu'avec elle, y'aura pas ça ? Tu te sens vraiment trop con, parfois, quand tu repenses au passé, à l'abandon ; t'as les yeux qui s'assombrissent et si ça dure jamais, ça n'en reste pas moins récurrent. T'es un enfant plein de contusions, tu ris à la vie quand elle ne cesse de te maudire, mais tu continues, poursuis, t'ébats dans des flaques d'eau, tombe, te relève, chute à nouveau, t'écorche le cœur, t'érafle le museau. Et maintenant, te voilà, à la terrasse de ce café, en face d'Astréa, prêt à risquer à nouveau l'enfer de la désertion, te livrant comme un nouveau-né, au premier jour, laissant de côté ton passé et ses fardeaux. T'es vraiment con, et t'as peur de rien. C'est à elle, de se livrer. Sa voix, douce et mélodieuse, t'enchante. Tu l'écoutes, toi aussi, avec une avidité que tu ne tentes pas de cacher, tu la dévores du regard sans honte et sans remord, tu te noies dans ses cheveux noirs. Si tu avais pu l'inventer, tu l'aurais créée exactement de la même manière - toutes les pièces de cette poupée te fascinent et te captivent. Elle porte la poésie sur son visage, le lyrisme dans son nom, et pourtant elle doute encore de ce talent qu'elle exerce sur ta pauvre personne. Tu le sens, à l'intonation de sa voix mal-assurée, tu le devines au tic qui plisses ses lèvres, tout en elle crie l'humilité non feinte, la peur de décevoir, et tu aimerais tant la prendre dans tes bras, la rassurer, lui hurler jusqu'à ce qu'elle écoute à quel point la perfection s'émane d'elle, d'elle tout entier, de son être en chantier. Tu t'abstiens, tu l'écoutes, toujours, tu parviens à rester à ta place, difficilement, les doigts tâtonnant sur la table - maudite - qui vous sépare. Elle répond à tes déclarations, elle se livre à travers toi, par ton biais, et ça ne te plaît pas. “ et tu manques cruellement de confiance en toi. “ Tu ajoutes, sans pouvoir t'en empêcher. T'as la douceur dans la voix, et la même flamme tranquille dans les iris que tu dresses sur elle sans plus pouvoir jamais, semblerait-il la quitter. Tu ne veux pas la blesser, mais t'es trop franc pour penser avant de parler. “ également ravi de faire à nouveau ta connaissance, Astréa. Mais j'en découvre davantage sur toi en te regardant qu'en t'écoutant. “ Tu lui adresses un clin d’œil qui se veut amical, douceur sucrée après l'ardeur de tes mots échappés. “ et je suis sur qu'il y a bien d'autres choses à dire, qui font de toi la personne la moins ennuyeuse de cette terre. “ Je le vois, moi, tu m'auras pas. Je le vois dans l'ombre qui dérange tes prunelles claires, dans ce tic sur ton visage, dans ce manque de confiance qui fait vaciller ta voix. Je le vois, mais je ne te forcerais pas à en parler. Chaque jardin a ses secrets, je ne violerais pas le tien. “ T'as du en voir de belles, en bossant dans un bar. “ Tu ris, discrètement. Faire diversion, changer la teneur de la conversation, lui laisser la possibilité de fuir sur des sujets moins glissants. |
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