► ton pseudo/prénom. Call me J.D... something like dat. ► pv, scénario, inventé ?100% original. ► comment as-tu trouvé JoD ? Top-site je crois    ► et t'en penses quoi ? La classe magl    ► des trucs à ajouter/améliorer ?: DES-PA-CITO

Le téléphone vibre. "Maman" sur l'écran. C'est une surprise, je lui avais pourtant passé un coup de fil il n'y a pas très longtemps. Genre, y'a un ou deux mois. Je le laisse vibrer dans ma main en attendant qu'il s'arrête. Un message. Est-ce que je l'ouvre maintenant ? Au début j'hésite. Puis je me souviens de cette fille à côté de moi qui n'arrête pas de parler. Je ne sais pas ce qu'elle raconte. Fais chier, j'ouvre. "Alors, comment ça s'est passé ? Appelle moi." De quoi elle parle ? Je reste figé sur mon écran un moment. La fille continue de jacasser dans mes oreilles, elle se permet même de rire. Je souris, pour faire semblant. Soudain, je bondis. Putain. Les cours... fais chier. J'avais totalement zappé que je m'étais inscrit. En arts, je crois... ouais c'est ça. Je ne sais pas exactement dans quoi. Merde, le premier jour de raté c'est chiant. Je m'allume une clope. La cinquième. J'ai un mal de crâne horrible et les lunettes Prada sur mon nez n'y changent rien. Avec un soleil pareil je n'aurais pas dû sortir. Je lève la tête pour la première fois depuis un moment. La fille me regarde, l'air d'attendre une réponse. "Hm ouais." Je n'ai aucune idée de ce qu'elle vient de me demander. Elle sourit, satisfaite de ma réponse et repart de plus belle. Dans le genre bavarde, j'ai rarement vu pire. Où sommes-nous déjà ? Granada Park, c'est vrai. Putain, qu'est-ce que j'ai mal au crâne. Je scrute la fille derrière mes verres teintés. Blonde, le teint hâlé, les dents légèrement en avant. Bof je me fais chier. je prends une autre clope dans le paquet. Je pourrais lui en proposer une, mais j'ai peur qu'elle dise oui. Enfin... Je ne sais même plus trop comment je suis arrivé là. Est-ce elle ou moi qui suis venu l'aborder ? Il est peut-être quinze heure, le soleil et haut ciel, les oiseaux chantent, je suis assis avec cette fille sur ce banc qui n'a pas été repeint depuis un bon moment. Bref, c'est chiant. Je me concentre sur les graffitis qui ornent le banc sous mes fesses. Vestiges des êtres qui sont passés par là avant moi. Il y a tagué des noms, des initiales, des dessins... je m'imagine leurs histoires. Un couple d'amoureux un peu trop niais, ou alors ces gamins à qui ça faisait marrer d'écrire des grossièretés. Je ponctue les phrases de la blonde par des "hm" de temps à autre. J'ai plus de clopes. Je tourne la tête vers elle. Elle ne parle plus. "Dis, c'est quoi ton nom déjà ?" Une grimace vient déformer ses traits. Un truc entre la surprise et le dégoût. Tu sais comme quand t'avales un truc acide et que tu ne t'attendais pas à ce que ce soit acide. Assez indescriptible. Elle est bizarre cette fille. Elle répond pas alors je finis par me lever, je m'étire et je baille. "Je reviens, je vais nous chercher des glaces". Bien sûr je reviendrai pas.   


J'ouvre la porte du garage. Elle est toujours là, la bécane. Une épave qui a sûrement déjà vécue une vie admirable. Je ne sais pas si elle est vraiment récupérable. Au fond, je m'en balance. La mécanique j'y connais rien. Mais la mécanique c'est cool je crois. En tout cas, ça me change des cours à la fac auxquelles je prête à peine attention et ces cours de yoga en ligne que j'ai commencé il y a une semaine, et que je vais arrêter parce que ça me gave finalement. J'entame une bière. Par où commencer ? J'en ai aucune idée. Je pourrais appeler quelqu'un. Il y en a sûrement dans ma liste de contact quelqu'un qui s'y connaît un peu en mécanique. Je pourrais même demander de l'aide à un voisin. Je ne leur ai jamais prêter quelconque attention, c'est peut être le moment de sympathiser. Mouais. Très vite j'enfoui cette pensée car l'idée de devoir interagir avec un autre être humain aujourd'hui me déprime. De ma poche arrière j'atteins mon smartphone. Il y a sûrement des tutos sur YouTube. Il y a des tutos de tout aujourd'hui. Un jour j'en ai même vu un sur comment cambrioler une maison. La folie. Je m'allume une clope et je balance une vidéo au hasard. J'espère y prendre goût à cette connerie de mécanique, en tout cas pour l'instant ça me branche. Secrètement je caresse l'idée que ça va me donner un certain style, genre ressembler à Marlon Brando dans "Un train nommée désir" et faire tomber les filles comme des mouches sans même avoir à parler. D'ailleurs en parlant de filles, je me demande bien ce que je vais faire ce soir. J'avais pensé à cette fille que j'ai rencontré en cours hier, mais finalement ça me fait chier. J'irai sûrement en boîte, pas trop loin. Me soûler. Et surtout me trouver quelque chose à me mettre sous la dent. Enfin on verra. Bientôt, j'ai fini ma bière. Monter à l'étage, aller dans la cuisine et me prendre une autre bière sont autant d'étape qui me fatigue déjà sans les avoir faites. Je m'allonge sur le sol dans un long soupir. Il fait chaud. J'écrase ma clope sur le sol parce que j'ai la flemme de continuer. Sous mes cieux s'étendent d'immenses nuages blancs qui viennent trancher avec l'immensité bleu qui nous sert de ciel. Mes membres s'alourdissent, la fatigue se pointe. Fatigué de quoi ? Fatigué d'être fatigué peut être. Je faisais quoi déjà ? Ah oui la bécane.