souris à la vie.
Tu sors juste de la fac. Tu as terminé ta première journée de cours. Tu es contente. Une nouvelle vie s’offre à toi, et tu la trouves d’ores et déjà géniale ! Maintenant, tu n’as pas d’autres préoccupations que d’occuper ta soirée en visitant cette ville que tu ne connais pas. Tu es arrivée tard hier, et ce n’est pas évident d’apprendre à connaître une ville en pleine nuit… Tu regardes partout autour de toi. Le moindre détail attire ton regard. Tu souris. Ça se voit que tu es heureuse, Ana. Tu ressembles à cette fille, dans les films, qui vient d’embrasser le garçon qu’elle aime et qui fait des tours sur elle-même dans la rue en n’oubliant pas de sourire de toutes ses dents. Sauf que toi, tu n’as pas besoin d’embrasser un garçon pour ça, tu es tout le temps comme cette fille. Au bout d’une petite heure (déjà !) tu te décides à te poser sur un banc. Maintenant que tu as regardé les murs, les arbres, les boutiques, les restaurants… tu peux observer les habitants. Tu ne les jugeras pas, certainement pas, parce que tu n’es pas comme ça. Non toi, tu te contentes de regarder s’ils ont l’air heureux ou pas. Tu voudrais que tout le monde soit heureux dans le monde. Tu as du mal à te convaincre que ce n’est pas le cas, que c’est impossible, et pourtant, tu as envie d’y croire, de ne jamais casser d’y croire. Tu es comme une enfant qui refuse d’admettre que le Père Noël n’existe pas.
Tu te relèves. Tu n’aimes pas des masses rester assise. Tu préfères être en mouvement. En plus, tu adores marcher, et tu sais que tu as encore pleins d’endroits à visiter ici. Tu n’auras certainement pas le temps de tout voir avant la nuit, mais tu souhaites observer le maximum de choses avant de rentrer chez toi. Tu te relèves soudainement. Tu te heurtes à quelqu’un plutôt violemment, si bien que tu te rassois. Tu lèves la tête. « Je vous demande pardon, je n’ai pas fait attention. » Un sourire angélique se dessine sur ton visage. « Je ne vous ai pas fait mal ? »