Jonas était un jeu ne homme qui bénéficiait d'un nom reconnu. Même s'il aimait en profiter de part son statut, il n'était attiré que par la bonne situation, les responsabilités du pouvoir ne l'intéressaient pas. Dès qu'il le pourrait, il trouverait un moyen de s'en dérober. Il était sorti dehors pour se fumer une cigarette tranquillement, songer à sa vie qu'il se dessinait peu à peu. Il ne savait pas quand il obtiendrait ce qu'il désirait, tout arrivait doucement. Il se voyait déjà dans une riche maison avec des piscines et surtout une salle d'études bien développée. Des livres seraient rangés par auteur, ces livres rassembleraient de nombreux domaines. Tout jeune adulte, ça ne plaisantait pas, il déroulait sa vie sous ses yeux, devant l'obscurité qui l'entourait. Soudain une présence comme fantomatique passa non loin de lui.

Tout comme un fantôme, l'apparition se fit rapide, presque au bout de quelques instants elle disparait de son champ de vision. Il écrasa sa cigarette avant de se lancer à sa suite. Elle semblait fuir quelque chose ou quelqu'un. Sans perdre une minute, il la suivit. Elle criait complètement effrayé. Jonas se retournait au moindre bruit,; croyant que l'individu en question pouvait être derrière. Il pensa tandis qu'il courait à une bonne allure que la jeune fille allait être effrayé par cette forme sombre venue s'ajouter à ce cortège nocturne. Il écoutait le bruissement de feuilles, les bruits des feuilles au sol et des brindilles que la jeune femme broyaient sous ses pieds. Elle était comme un spectre, une volute de lumière blanche qui traversait toute la petite forêt. Elle ne fut bientôt plus en vue. Il ignorait qu'elle était juste tombée. Inquiet, il se mit à courir pensant qu'il lui était arrivé quelque chose. Comme il se rapprochait, il adoucit son allure au point de n'être comme elle qu'une silhouette perçant la nuit. Elle était seule ... ou bien y avait il dans les buissons un individu qui les observait de loin. De toute façon, il n'allait pas fuir. Elle semblait apeurée, elle lui demandait de l'aide. Jonas s'approcha doucement. Il ne ferait pas comme tous ces films où les héros discutaient pendant des heures. Il auraient tout le temps de parler plus tard.

" Mademoiselle, je m'inquiétais pour vous, je vais vous transporter"

Ni une ni deux, Jonas la souleva pour la ramener plus près de la civilisation. Le bois n'était pas grand, mais tout de même voyager de nuit par ici, ce n'était pas une bonne idée. Tout en marchant, il lui demanda dans un murmure. " Vous allez bien ? " Il avait si peur qu'elle soit dans une affaire louche et que des gens soient autour. Sa méfiance se percevaient dans son regard qui balayaient les ombres des arbres en évitant de trop s'y rapprocher de peur d'être surpris.

" Que faites vous ici? "

La jeune femme sortait d'un cauchemar, oui elle en sortait et pourtant tout dans son attitude donnait l'impression qu’elle le vivait dès à présent. Où était passée la reconnaissance, la peur qu'elle avait ressenties. Si elle vivait ce rêve si sombre, il en vivait un bien identique dans lequel il ne comprenait rien. Dès l'instant où il lui dit ce nom de famille qui lui était si cher, ce fut comme un déclic, comme le déclenchement d'une bombe à fragments. Elle criait et se débattait comme si Jonas allait lui faire les pires atrocités. Elle lui parla de son oncle Henrick, elle avait l'air si désespéré. Son oncle était très spécial. Jonas l'avait toujours trouvé... Oui, il s'en méfiait beaucoup, même s'il faisait partie de la famille. Il le respectait à couvert de ce titre, mais il gardait ses distances. Il eut à peine le temps de dire "attention, arrête." qu'il manqua de se prendre un arbre ou deux en chemin. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder la citerne. Il sortait à une heure pas croyable de la nuit pour aider une jeune femme poursuivie, qui s'avérait être une endormie, il la sauve. On pourrait croire à une belle fin, même lui l’aurait cru ! Au lieu de cela, il devait lutter pour la protéger d'une peur tournée vers lui. Il la posa au sol comme un sac à patates dès qu'elle insulta sa famille, il n'avait pas le temps pour se remettre, non elle enchainait et que je te cite Henrick et que je te fasse comprendre que t'es un voleur ou je ne sais pas trop quoi. Il n’avait pas compris en quoi elle était le prix d'une tombola. Par souci de bien faitre, il n'allait pas lui exposer cela au visage. Il contractait ses bras de plus en plus sans rien dire. Il voulait au moins atteindre la rue avant de la laisser tomber. Ce tapis de mousse était parfait pour un dépôt de livraison.

" Le taré te laisse revenir à pied. Il a autre chose à faire. Comme ne plus me faire insulter, par exemple", s'insurgea t-il en la déposant sans ménagement. Jonas n'avit pas cherché à rendre sa chute plus agréable, il avait en tête ses séries de coups gratuites. Il avait même manqué en recevoir au visage.

" Vous êtes bien loin d'être un cadeau, madame. Vous manquez de savoir-vivre. je ne me serais pas permis."

On pouvait s'en prendre à lui d'accord il aurait serré les dents, mais s'en prendre à sa famille, c'était juste l'insulte de trop, le truc à ne pas dire. Ils étaient encore dans les sous bois un peu paumés au milieu de nulle part. Il savait comment rentrer, mais elle... vu son état il ne fallait même pas demander...

" ... Ecoute, je te laisse ici ou tu viens avec moi ? Tu n'as pas la nuit pour te décider. Tu connais ma famille, je ne te connais pas toi. Tu ne me connais pas. Est-ce que j'avais l'intention de te faire quelque chose ? Je te demandais juste où aller. Sinon je t'aurais emmené chez moi.... "

En parlant, il se sentait blessé dans son estime. Sa voix se brisait parfois à des moments. Il ne cherchait qu'à l'aider, si elle était à ce point demandeuse, il ne fallait pas se rebeller ainsi.

" Si j'avais voulu, j'aurais fait du mal plus tôt... si j'avais voulu..." soupira t-il en tendant ses bras vers elle " Je sais comment sortir..."